Psykoland

Qu'est-ce donc que ce délire ? Tout simplement la dernière folie issue de l'imaginaire débordant de Raphaël Mezrahi. Pas vraiment une pièce de théâtre, pas vraiment une comédie musicale, ... Difficile à décrire mais je vais faire de mon mieux pour vous parler de cette pièce qui se joue jusqu'au 15 juin au théâtre du Rond-point à Paris.
Vous êtes prêt ? Alors suivez moi...

Dans quoi on s'embarque ?

Voici le petit résumé de la pièce...
Le supermarché, c'est la plaque tournante du monde.
Le Rond-Point n'est pas seulement le centre du monde, c'est aussi un supermarché. On peut même y faire ses courses, ce qui permet de gagner du temps. Raphaël Mezrahi a une passion pour les supermarchés. C'est là, selon lui, que se prend le pouls d'une population. C'est là que l'on découvre vraiment les coutumes et les habitudes d'un pays. Les rayons viandes, légumes, cosmétiques et autres, en disent plus long que n'importe quoi sur ce que nous sommes. Le supermarché est un spectacle en soi, mais quand Mezrahi s'en empare, les choses se compliquent légèrement. D'autant qu'il n'est pas seul à hanter les étalages et vérifier les réassorts. Julie Depardieu devrait lui prêter main-forte ainsi qu'une foule d'invités différents chaque soir. Ne ratez pas les prochaines promos !

C'est quoi ce délire ?

C'est vrai qu'en lisant comme ça on peut se le demander, mais j'avais Mezrahi à la télé une fois et il vendait tellement bien son truc que j'ai été curieux de voir à quoi cela pouvait ressembler. Direction donc le théâtre du Rond-point pour voir le résultat...
Dès l'entrée le ton est donné puisqu'on nous invite à faire le tour du théâtre pour rentrer par la porte de derrière devenue le temps du spectacle l'entrée d'un supermarché Casino (sponsor du spectacle) avec une file de caddie.
L'entrée dans la salle sera elle aussi soumis à un contrôle du vigile du supermarché (interprété par Pierre Péchin) qui poursuit l'immersion dans le délire... Une annonce de supermarché nous indique, avant le début du spectacle, que si nous avons des portables, appareils photo ou camescope... Que nous pouvons en faire ce que nous en voulons et qu'il s'en foutent...
On est donc bien ici pour rire.

Julie Bonbon, c'est bon, c'est bon

Une femme passe le rideau et elle commence à chanter A dada devant nous.
Une fois terminé elle s'écartera et se placera dans l'ombre. La tête de Mezrahi dépasse alors pour nous annoncer : C'est l'entracte !
Les lumières s'allument, mais pour peu de temps car le rideau s'ouvre sur le supermarché et la femme (Julie Bonbon interprétée par Nicole Monestier) s'installe sur un tabouret et n'en bougera plus.
Vous ayant bien mis en bouche avec le début du spectacle je ne vous en raconterai pas plus car mon but n'est pas de vous raconter toute la pièce non plus.
Sachez juste que cette pièce est un mélange de théâtre et de comédie musicale, le tout baigné dans une loufoquerie totalement assumée.

Musical ?

Oui, le spectacle est musical car chacun des employés du supermarché se fera un plaisir de poussé la chansonnette à quelques reprises. Mais pour le spectacle pas de titres originaux (ce serait trop simple), Mezrahi est allé chercher des titres du passé qui n'ont absolument pas marché et parfois on comprend pourquoi.
Et pourtant ces titres se marient parfaitement à l'ensemble, à croire qu'ils ont été écris pour les besoins de la pièce.
Des écrans de part et d'autre de la scène proposeront parfois une version karaoké de ces titres (pour les fans).
Vous ne croyez pas que ces titres existent ? Mezrahi se fera un plaisir de vous prouvez le contraire à grand renfort d'extraits sonores à la fin de la pièce. Cela vous permettra aussi de comparer avec la version live sur scène.
J'ai bien dis live car accompagné de deux musiciens (un au synthé et l'autre au violon) les titres sont interprétés en live et sans trucages.

Tagada, tagada, j'aime le schmirchmouf

On revient un peu à la pièce avec les acteurs vraiment tous très bon dans ce délire totalement assumé et mention spécial à Fanny Valette et Arnaud Tsamere véritable révélation de cette pièce (et donc à suivre).
Les écrans dont je vous parlais plus haut (pour le karaoké) servent également à Pierre Bellemare à faire des interventions puisqu'il nous raconte en fait l'histoire de Monique, il y a même quelques interactions avec la scène ce qui rend la chose assez amusante.
Danièle Gilbert (qui joue son propre rôle) est aussi formidable d'auto-dérision (elle prépare son album depuis 1982) et c'est un plaisir de la voir sur scène.
Vous en voulez encore ? Sachez qu'à chaque représentation un invité surprise est présent. Dans le résumé vous avez vu Julie Depardieu, moi j'ai eu droit à Raphaëlle Ricci qui a joué son propre rôle en intervenant à la fin du spectacle, à la manière de ce qu'elle faisait à la Star Ac', en faisant des remarques à tout les acteurs et jugeant la pièce... Franchement un moment très drôle et cocasse que j'ai beaucoup apprécié.

Vous ne repartirez pas les mains vides

Et oui, vous êtes dans un supermarché donc les acteurs passeront dans les rangs et distribueront des vrais sacs de course aux spectateurs !
Au programme un sac réutilisable Casino dans lequel se trouve un rouleau de papier toilette, des éponges, des coquillettes, une bouteille de lait, une canette d'Orangina, une boite de gâteaux (type petit écolier), un sachet de soupe. Et je crois que c'est tout, le délire est donc poussé à son paroxysme puisqu'il est amusant de voir des personnes sortir d'un théâtre avec des sacs de courses à la main !
Mezrahi le dit à la fin de la pièce : "C'est un triomphe !". Et il a raison car la pièce est jouée à guichet fermée jusqu'à la fin (15 juin).
Au final, c'était un pari fou et risqué que de faire une pièce aussi décalée et, pour ma part, Raphaël Mezrahi a réussi son pari donnant envie de refaire ses courses chez lui.
Espérons une prolongation, une tournée voire... Une édition DVD !

Et voici le spot promo du spectacle